Observatoire National des Marchés Publics (ONMP) - Tunisie : Appels d'offres, lois, décrets, arrêtés
English | عربي
Jeudi 18 Avril 2024 / 20:30 Accueil Plan du site
 Actualités   Plans Prévis.   Appels d'offres   Résultats   Décret M.P.   Réglementation   Intervenants   FAQ   Liens   Contact 
Espace abonnés
Login
Mot de passe
  

Espace utilisateur public
Login
Mot de passe
  Comment s’inscrire ?
 
Actualités
Liste des actualités    actualité

Situation économique délicate mais pas désespérée -  12/04/2011 


Rétablir la confiance en l'avenir et augmenter la visibilité constituent les deux facteurs déterminants devant permettre à la Tunisie d'améliorer sa capacité à surmonter les difficultés que traverse actuellement l'économie nationale, ont souligné les participants à la table ronde, organisée, mardi, par l'Association de recherches sur la démocratie et le développement (AR2D).

Ainsi, trois mois après la révolution du 14 janvier, l'activité économique est incontestablement en baisse, a fait remarquer M. Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT). Cependant, a-t-il ajouté, l'économie tunisienne demeure capable de résister à condition que la situation ne s'aggrave pas davantage.

Pour les trois premiers mois 2011, la baisse à particulièrement concerné la production industrielle (-13 pc), les intentions d'investissement dans l'industrie (-36 pc), les importations des équipements (-12 pc), outre la réduction des réserves de change de deux milliards de dinars durant ladite période.

Même les transferts d'argent effectués par les Tunisiens, résidant à l'étranger, sont en régression, en dépit de l'enthousiasme dont ces derniers ont fait montre lors de la révolution.

Seules les exportations ont réalisé une hausse de 10 pc, durant cette période, contre une évolution de 1 pc seulement au niveau des importations.

M. Nabli a passé en revue les mesures décidées par la BCT, notamment la baisse des réserves bancaires obligatoires de 12,5 pc à 5 pc et l'augmentation des financements directs du marché monétaire afin d'augmenter les liquidités et de faciliter le financement de l'économie.

Il a ajouté que la croissance économique varierait cette année entre 0 et 1 pc et se situerait entre 1 pc et 2 pc, si l'on tient compte des mesures de relance économique annoncées récemment par le gouvernement. Toutefois, le déficit budgétaire serait de 5 pc en 2011.

Le responsable a également évoqué l'impact de la crise libyenne et des conflits sociaux sur l'évolution de la demande intérieure et partant l'investissement, estimant que la dégradation de la situation économique pourrait porter préjudice au secteur bancaire, déjà fragilisé, et entamer un processus de cercle vicieux qu'il serait difficile de surmonter.

Selon le gouverneur de la BCT, ce scénario catastrophe doit être évité à tout prix, d'où la nécessité de préserver le secteur bancaire, d'autant plus que les risques pourraient s'accroître au fil des jours.
La prochaine étape sera très délicate, a-t-il poursuivi, et la réussite du processus politique dépend également de l'évolution de la situation économique.

M. Mongi Ammami, représentant du Centre d'études, relevant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), a, de son côté, critiqué le modèle de développement adopté en Tunisie, estimant que celui-ci est fondé sur l'exportation au détriment du marché intérieur et sur la réduction des coûts de production notamment les salaires, lesquels salaires, a-t-il dit, sont présentés comme étant le principal avantage comparatif offert à l'investisseur, contrairement à d'autres pays, tels que Taiwan et la Corée de Sud, qui ont misé plutôt sur la créativité et le savoir.

Il a également indiqué que les entreprises tunisiennes, dont les activités sont axées sur la sous-traitance, sont incapables d'offrir, en nombre suffisant, des emplois aux diplômés de l'enseignement supérieur.

Pour ce syndicaliste, l'héritage laissé par l'ancien régime est très lourd à gérer, s'agissant en particulier de la prolifération de régimes d'emploi fragiles et partant la montée des conflits sociaux, apparus après la révolution du 14 janvier 2011.

A cet égard, entre les trois premiers mois 2010 et 2011, les grèves et les journées de travail perdues ont respectivement augmenté de 155 pc et de 250 pc. Ces grèves ont concerné 150 entreprises privées et 20 entreprises publiques. Le taux de participation aux grèves est passé, durant cette période, de 53 pc à 85 pc. Le conférencier a souligné l'absence de préavis de grève dans 85 pc des cas.

Cependant, a-t-il dit, la situation sociale s'est améliorée durant le mois de mars pendant lequel les grèves ont baissé de 25 pc et le nombre de journées perdues a régressé, quant à lui, de 38 pc, notant l'absence de dialogue entre les partenaires sociaux (employeurs, employés), d'une part, et entre ces parties et le gouvernement, d'autre part.
Pour finir, il a appelé à ouvrir un dialogue sérieux sur l'entreprise et sur le modèle de développement.

Il s'agit pour M. Azzam Mahjoub, président de l'association AR2D, de procéder à un diagnostic commun de la situation dans le pays en vue d'instaurer un pacte social et politique qui s'inscrit dans le droit fil de la transition démocratique.

M. Fayçal Achour, représentant de l'UTICA, a axé son intervention sur la situation des entreprises actives dans le secteur des industries mécaniques et électriques (IME), mettant l'accent sur la situation particulièrement difficile des sociétés partiellement exportatrices opérant surtout sur le marché libyen.

Il a précisé que ces entreprises sont également confrontées à des problèmes liés à la dégradation de la situation sécuritaire dans certaines régions (agressions ciblant les ouvriers, fluctuation des horaires de travail) et aux revendications sociales.

M. Achour a également évoqué les problèmes de recouvrement et de financement auxquels ces entreprises font face en raison de la situation de tension et d'incertitude dans laquelle se trouvent les différents opérateurs économiques (clients, fournisseurs, banques).